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我见过他人只能想象的奇景。

【诗评】逆行者的赞歌 评兰波 七岁的诗人

逆行者的赞歌



文/楚昭



在一切故事的开始 让我们先来读一首诗



七岁诗人

阿尔蒂尔·兰波

译 王培以



母亲合上作业本

  满意而自豪地走了,却没有

  从孩子那饱满的额头下蓝眼睛里

  看出他灵魂深处的厌烦。



  整天为了顺从捏着一把汗,

  他显得很乖很乖,但那黑色的抽搐和面部表情

  似乎证明着他心灵里隐含着的酸辛伪善。

  当他走过帷幕发霉走廊的幽暗时,

  他吐出舌头,两拳放到腹股沟上,

  眯起眼,看到许多小点儿。

  大门开向暮色,借着灯光,

  人们看到他趴在高处栏杆上,

  在屋顶上一湾夕光下喘息。

  盛夏,在令人迟木的炎热中

  他钻进茅厕去追寻一丝凉意,

  不顾气味充鼻静静地遐想。

  冬天当屋后小园被白昼的气味洗涤一新,

  它横陈在墙脚被灰石所掩,

  为了开阔视野他望穿迷离的双眼

  倾听那斑驳树墙的攒动。

  发发慈悲吧,这些孩子的孤独是家常便饭,

  他们孱弱、光着头的额上眼睛哭得发了红,

  还用发黄和泥污的小手去捂,

  用发臭的衣襟蒙起泪脸,

  同那愚呆的温存交谈!

  假如母亲突然发现他这副惨相害怕起来,

  给一点言不由衷的怜悯,这深深的温情

  不是赏赐给孩子的,而是对她自己惊讶的犒赏。

  一点不错,他的蓝眼睛里正在撒谎!



  七岁时他就写小说,写那大漠的生活,

  那里有闪着迷人之光的自由,

  森林、阳光、沙岸和无边的草原!

  他浏览带图的小说,红着脸

  看黑脸西班牙和意大利女人的巧笑。

  当工人邻居的八岁小女

  穿着印第安袍子眨着灰眼睛

  疯疯野野地走来,

  在一个角落,摇着小辫扑向他的脊梁

  被压在身下的他用嘴咬了她的屁股。

  因为她从来不穿裤子,

  被她拳打脚踢得死去活来之后,

  他把皮肉吃苦的滋味带到房间。



  他害怕腊月里暗淡的星期天,

  这天他被打扮得叫人讨厌趴在桃花心木独脚桌上,

  把绿白菜的切面当《圣经》读,

  每个夜晚在凹室里受着梦想的压迫。

  他不爱上帝可是他在灰蒙蒙的黄昏,

  看到穿工作服的黑色人群返回小镇,

  那里叫卖者的三通锣鼓

  把他们招来,笑着,骂着,把广告围个水泄不通。

  他梦想着眷恋的草地,那里明媚的

  波浪,沁人的清香,金色的柔毛,

  安详地鼓荡着,不断涌起大潮。



  他尤其熟识那幽暗的事物,

  当他躲进那高、蓝、潮气袭人的

  陋室里把门窗紧闭,

  他读着自己那遐思纷纷的小说,

  眼前出现的是赭红的云天和被流光淹没的森林,

  肉质的花朵缀在繁星郁郁的树林,

  眩晕、崩溃、迷惘、怜悯!

  当下面飞来街衢的喧沸,

  他孤独地躺在未经漂染的布单上

  强烈地向往着那征帆的远航!



  即使诗歌翻译有堆砌词藻之嫌,原诗中奇景的力量仍无法被磨灭。“欣赏这样的诗是有门槛的。”友人曾言,“首先要有感悟未知之境的诗性,而这是一种天赋。”



  我们的生命都是顺流而下的。见过的风景构筑了画布上的图案,读过的哲学整合成理性的思维,只有见过才能描绘,只有听过才能感悟。正常生活中的一切都按照时间的流动发生,于是我们有了逻辑,有了理性,有了人类赖以生存的科学技术。这一切寻常必然,多数人未曾思考过。



  我不敢想象,一个理性全然主导的世界,该是怎样的无趣。这将是一个没有兰波的世界——没有通灵者,没有语言炼金术,没有“他人未曾想象过的奇景”。



  兰波是一位逆流而上的人。也许如莫扎特相同,他们并非是“看到了奇景”所以能够创造伟大,兰波的心中,我想,蕴藏着先验的,不从何处得来的,仅为灵感所映的通灵者的力量。他所做的,正是在现实之中寻找,反映,描绘这个世界。肖复兴曾评价莫扎特:“他似乎带有一种原生的幸福感,他的乐曲只是将这份幸福感传递给世人。”这是天使只行径——这是世界的幸运。



  顺流而下之人的创作,先遇见,再感悟,最后整合(当然,并不代表着这样无法创作出好的作品),而逆流而上之人,先想象,再表达,为的是使世界理解,使世界看见。



  第一次介绍兰波的诗歌,笔者没有选择最为人所知的《醉舟》或《元音》(2者都再好不过地展现了兰波“通灵者”的天赋),《七岁的诗人》并没有诗后注解,不过我想,将其理解为诗人对7岁自己的回忆是并无不妥的。



  生于农场的兰波,有着无比平凡的童年。平安顺遂的生活或许是人们的向往,却只能成为天才的枷锁。初读此诗,不了他的人往往将其解成孩子单纯的叛逆和幻想——这一种解释并非错误,只因天赋所限,无法看得更深。往往需要读完传记,再读些兰波之后,方才顿悟。



  孩子的乖顺与服从,这是顺流而生者所期待的。而孩童的灵性,光芒与对自由的向往,往往只有逆行者能够察觉与领会。这份热忱无法亦无需以理性解释,能够欣赏这对自由的呐喊,你便拥有了在生活中偶尔逆流而上的灵气。“他人未曾见过的奇景”也许有朝一日也将造访你——或许大部分人都曾拥有如此天赋,他们丢在路上的那一步呢?







  我对所有的新事物都有极偏激的热情。我爱所有新生的花朵,新生的文字,新生的爱情和思想。如芦苇却像松柏不愿弯腰,如草莽却比磐石还要坚硬。



  在新生事物里,在那些吐露的花蕊和清晨的露滴里,我听见茫茫草原上一只顽劣幼狮的嘶吼,看到青天尽头下一道劈裂穹苍的闪电,我嗅到砂石,蔷薇,蝴蝶和雨后的鹅卵石,嗅到野性,感到通灵。“那些推动世界的疯子,才是真的天使。”



  赞美偶然,赞美灵感,赞美逆行。赞美要成为草原上一只白色绵羊诗人,那个19岁就讲完了故事的天才。



  相信那些自负,那些通灵者的天赋,那些失落的了野性,那个站在长桌上以尿羞辱毫无才华的诗人的少年,那个天才,那个去寻他的百万金鸟的人。



  他终要去月亮上咆哮。

  他终去了月亮上咆哮。





这是笔者第一次介绍兰波,但不会是最后一次。愿各位都能拥有通灵者的勇气。



下附《七岁诗人》法文原文

Les poètes de sept ans

  

Les poètes de sept ans



Arthur Rimbaud

        Et la Mère, fermant le livre du devoir,

  S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,

  Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,

  L'âme de son enfant livrée aux répugnances.



  Tout le jour il suait d'obéissance ; très

  Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits

  Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.

  Dans l'ombre des couloirs aux tentures moisies,

  En passant il tirait la langue, les deux poings

  A l'aine, et dans ses yeux fermés voyait des points.

  Une porte s'ouvrait sur le soir : à la lampe

  On le voyait, là-haut, qui râlait sur la rampe,

  Sous un golfe de jour pendant du toit. L'été

  Surtout, vaincu, stupide, il était entêté

  A se renfermer dans la fraîcheur des latrines :

  Il pensait là, tranquille et livrant ses narines.

  Quand, lavé des odeurs du jour, le jardinet

  Derrière la maison, en hiver, s'illunait,

  Gisant au pied d'un mur, enterré dans la marne

  Et pour des visions écrasant son oeil darne,

  Il écoutait grouiller les galeux espaliers.

  Pitié ! Ces enfants seuls étaient ses familiers

  Qui, chétifs, fronts nus, oeil déteignant sur la joue,

  Cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue

  Sous des habits puant la foire et tout vieillots,

  Conversaient avec la douceur des idiots !

  Et si, l'ayant surpris à des pitiés immondes,

  Sa mère s'effrayait ; les tendresses, profondes,

  De l'enfant se jetaient sur cet étonnement.

  C'était bon. Elle avait le bleu regard, - qui ment !



  A sept ans, il faisait des romans, sur la vie

  Du grand désert, où luit la Liberté ravie,

  Forêts, soleils, rives, savanes ! - Il s'aidait

  De journaux illustrés où, rouge, il regardait

  Des Espagnoles rire et des Italiennes.

  Quand venait, l'oeil brun, folle, en robes d'indiennes,

  - Huit ans - la fille des ouvriers d'à côté,

  La petite brutale, et qu'elle avait sauté,

  Dans un coin, sur son dos en secouant ses tresses,

  Et qu'il était sous elle, il lui mordait les fesses,

  Car elle ne portait jamais de pantalons ;

  - Et, par elle meurtri des poings et des talons,

  Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.



  Il craignait les blafards dimanches de décembre,

  Où, pommadé, sur un guéridon d'acajou,

  Il lisait une Bible à la tranche vert-chou ;

  Des rêves l'oppressaient chaque nuit dans l'alcôve.

  Il n'aimait pas Dieu ; mais les hommes, qu'au soir fauve,

  Noirs, en blouse, il voyait rentrer dans le faubourg

  Où les crieurs, en trois roulements de tambour,

  Font autour des édits rire et gronder les foules.

  - Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles

  Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,

  Font leur remuement calme et prennent leur essor !



  Et comme il savourait surtout les sombres choses,

  Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,

  Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,

  Il lisait son roman sans cesse médité,

  Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,

  De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,

  Vertige, écroulements, déroutes et pitié !

  - Tandis que se faisait la rumeur du quartier,

  En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile

  Écrue, et pressentant violemment la voile !


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